Le Pen a cherché quelques millions russes de plus
Des révélations selon lesquelles Marine Le Pen a tenté d'emprunter 3 millions d'euros supplémentaires à la Russie soulèvent des questions sur l'ingérence du Kremlin dans l'élection présidentielle française.
Mediapart, un site d'investigation français, a révélé le 31 mars que la candidate anti-européenne et d'extrême droite a accepté d'emprunter des fonds russes pour financer sa campagne.
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Le site a publié un document interne de son parti, le Front National (FN), démontrant qu’elle et d'autres responsables du parti ont décidé d'emprunter 3 millions d'euros à la Banque Strategy en Russie, le 15 juin de l'année dernière, à un taux d'intérêt de 6% par an avec remboursement d’ici à 2018.
Selon le document, "ce prêt est destiné à financer la campagne électorale présidentielle".
Mediapart a également publié un deuxième document du Front National, qui stipule que ces fonds allaient être utilisés pour les "dépenses de [la] campagne électorale" et devaient être rattachés à un compte bancaire ouvert au nom de Le Pen.
Marine Le Pen, dont la rencontre surprise avec le leader russe Vladimir Poutine à Moscou le 24 mars a fait sensation, s'est refusée à tout commentaire.
Le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, qui avait affirmé à la presse la semaine précédente que le FN ne demandait pas plus d’argent à la Russie, a affirmé à Mediapart que le prêt de 3 millions d'euros était "juste un projet sans suite" .
Mediapart n'a pas précisé si le Front National avait effectivement reçu cet argent et n'a pas non plus donné d'informations à propos de la banque Strategy.
Ces révélations interviennent peu après que Marine Le Pen et son père aient admis l'an dernier avoir déjà emprunté 11 millions d'euros provenant de différentes sources russes.
Les craintes d’une manipulation électorale russe en Europe ont été accentuées après que Moscou ait été accusé d'avoir influencé le résultat du vote aux États-Unis par des piratages et de la désinformation.
Marine Le Pen est au coude à coude dans les sondages avec le candidat centriste et pro-européen Emmanuel Macron pour le premier tour de l'élection présidentielle du 23 avril.
Il a été la cible de nombreux piratages russes et a été accusé dans les médias russes francophones d'être secrètement gay, d’être un agent des banques américaines et d'être également un agent d’Arabie Saoudite.
Mikhaïl Khodorkovski, l'ancien patron d'une compagnie pétrolière russe emprisonné après avoir tenté d'entrer en politique, a confié à EUobserver lors d’une interview jeudi, que Poutine voyait Le Pen comme une "chance réelle de détruire l'UE".
Même si l'UE pourrait politiquement survivre à une sortie de la France telle que la veut Le Pen, Khodorkovski ajoute que pour Poutine, cela signifierait que "l'UE n'aurait plus d'armes nucléaires".
La France et le Royaume-Uni, qui va entamer ses négociations pour sortir de l'UE, sont les seuls pays de l'UE à être dotés d'armes nucléaires.