Bruxelles lance l'Année européenne du dialogue interculturel'
Pour promouvoir une meilleure compréhension et une meilleure communication au sein de la foule bigarrée des citoyens européens, Bruxelles a lancé le 4 décembre une campagne médiatique sur "l'Année européenne 2008 du dialogue interculturel".
Le projet, qui se déroulera tout au long de l'année prochaine, bénéficie d'un budget de 10 millions d'euros, et à cela s'ajoutera de l'argent versé par les capitales des États membres.
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L'initiative va explorer les "avantages de la diversité culturelle" et "cherchera à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe", selon le programme qui inclut sept projets phares multinationaux et 27 projets nationaux qui portent sur la culture, le sport, l'éducation, la jeunesse et la citoyenneté, parmi d'autres.
L'élargissement de l'UE, en plus de la grande mobilité des peuples à travers le continent, des nouveaux flux migratoires et du commerce entre l'Europe et le reste du monde, ont créé des contacts plus fréquents entre cultures, religions et croyances, ainsi qu'entre groupes étniques et langues différentes en Europe, la Commission a-t-elle expliqué le jour du lancement de la campagne.
Le commissaire chargé de la culture, le slovaque Jan Figel, est venu accompagné par sept personnalités de la scène culturelle européenne qui ont proposé leurs services en tant qu' "ambassadeurs européens pour le dialogue intercultural".
Parmi eux figurait par exemple le chef d'orchestre slovaque Jack Martin Händler, la gagnante serbe du concours Eurovision, Marija Serifovic et l'écrivain brésilien Paulo Coelho.
M. Coelho, auteur du roman best-seller l'Alchimiste, a expliqué: "dans ce moment difficile où le monde est en danger, la culture est la base pour établir un dialogue".
Il a souligné que "le plus petit dénominateur commun de toutes les communautés du monde, même les plus isolées, est culturel: la musique, la beauté ou la notion de Dieu".
Bruxelles accueillera six débats en 2008, dont chacun adoptera un point de vue sectoriel spécifique sur le dialogue interculturel et couvrira des thèmes comme les médias, l'art et l'héritage, le lieu de travail, le dialogue interreligieux, l'éducation et la jeunesse, ainsi que la migration et l'intégration.
Le même jour, la commission européenne a aussi présenté un sondage d'opinion qui montre que les Européens sont en faveur de plus de dialogue entre les cultures.
Selon le sondage, près de trois quarts des citoyens de l'UE pensent que les personnes d'une autre appartenance - que ce soit ethnique, religieuse ou nationale, enrichissent la vie culturelle de leur pays.
Euphémisme pour réunir les chefs religieux
Mais le dialogue interculturel a reçu des critiques avant même d'avoir commencé.
"Tout cela semble si tendre et chaleureux, la compréhension et le dialogue… mais pour certains, ce projet servira d'excuse pour attaquer les immigrés en Europe, et leurs cultures", l'eurodeputée libérale néerlandaise, Sophie In 't Veld a-t-elle dit à EUobserver, en se référant à un texte de la commission qui réclame que le dialogue intercultural est destiné aux citoyens étrangers qui résident en Europe.
Mme In 't Veld a déclaré: "ce dialogue interculturel est devenu un euphémisme pour des réunions entre leaders religieux qui réclament le droit exclusif de définir les valeurs morales de nos sociétés".